Rencontre Mutualiste en Afrique centrale : La place des mutuelles sociales dans la mise en œuvre des systèmes de Couverture santé Universelle en Afrique Centrale : pourquoi pas l’uniformisation des approches ?

La Plateforme des Acteurs Mutualistes d’Afrique Centrale (PAMAC) a organisé les assises de la deuxième Rencontre mutualiste en Afrique centrale à Kinshasa en fin avril. Les bases d’une inter mutualité en Afrique centrale se dessinent par un engagement d’harmonisation des outils prioritaires de gestion. Les acteurs mutualistes sollicitent des cadres normatifs spécifiques au niveau des pays et au niveau régional pour apporter sans entrave leur pierre à la consolidation des systèmes de protection sociale et à l’intégration des peuples.
La deuxième édition de Rencontre Mutualiste en Afrique centrale a eu lieu à l’Hôtel Belle vie de Kinshasa du 28 au 30 Avril. Ces assises avaient pour thème principal « la place des mutuelles sociales de santé dans la mise en place des Couvertures Santé Universelle (CSU) en Afrique Centrale ». C’est ainsi que les travaux organisés par la Plateforme des Acteurs Mutualistes d’Afrique centrale, PAMAC en sigle ont vu la participation des Cadres du Ministère ayant dans ses attributions la protection sociale en RDC, des Représentants des Plateformes membres fondateurs de la PAMAC à savoir : la FENAMUSCAM du Cameroun, la PAMUSAB du Burundi, le FEIMUSAT du Tchad, la POMUCO de la République Démocratique du Congo et des mutualistes Gabonais sans oublier les organisations soutenant des initiatives mutualistes dans la région comme SOLSOC, WSM et des mutualistes de la RDC. En guise d’échanges d’expériences, les participants se sont focalisés sur les cas de succès constatés ici et là et ont proposé des alternatives de solutions pour faire avancer la mutualité en Afrique centrale.

La place des mutuelles sociales de santé dans la mise en place de la Couverture Santé Universelle.

Il n’y a pas un seul pays avec des acteurs membres de la PAMAC où les mutuelles sociales de santé ne sont pas citées dans les dispositifs de protection sociale si l’on s’en tient aux contenus des politiques ou stratégies de protection sociale ou si l’on visite les stratégies de financement de la Couverture Santé Universelle pour les pays déjà avancés sur ce chantier. Néanmoins, les rôles reconnus aux mutuelles sociales changent selon les pays qui avancent aussi chacun à son rythme. Il en va de soi quant aux stratégies de financement des systèmes de santé, certains misent sur de nouvelles taxes, des financements extérieurs en partie ou sur les rentes des matières premières. « Certains de nos leaders politiques misent sur des sources tarissables ou instables, mettant à la merci des bailleurs nos systèmes de santé au lieu de les booster en promouvant des mécanismes de mutualisation progressive du risque maladie par la communauté participant de manière démocratique et responsable à la demande des services de santé », laisse comprendre un mutualiste. C’est dans ce sens que les Gouvernements devraient plutôt considérer les mutuelles de santé comme les meilleurs alliés et leur conférer la délégation de gestion des systèmes de couverture sanitaire universelle.
De l’avis de Docteur Anatole Mangala, Directeur du Fonds de Solidarité Santé en RDC, les mutualités sont des acteurs essentiels pour l’avancement de la CSU sur les aspects non seulement de l’assurance maladie mais aussi et surtout pour les aspects préventifs et promotionnels. Le souhait des pouvoirs publics est de voir les mutuelles sociales continuer leur professionnalisation et structuration pour jouer leur rôle sur tout le territoire national et défendre les intérêts de la partie demande au sein de différents organes car une place leur a été aussi réservée dans certaines instances de suivi de la mise en œuvre de la CSU en RDC. Chaque pays a sa stratégie mais tous les Etats convergent vers l’atteinte des objectifs globaux. Les Objectifs de Développements durables ODD, d’ici 2030 sont au centre de l’action actuellement.

Une harmonisation des approches de gestion mutualiste

Les acteurs mutualistes ont senti le besoin d’une autoévaluation approfondie des forces et faiblesses des organisations mutualistes et leur positionnement par rapport à la CSU, signale Mr Peter Baruani Locha, Président de la PAMAC, lors de son discours lors des cérémonies de lancement de la REMAC. Nous avons décidé d’avancer ensemble comme mutualistes en Afrique centrale, lance-t-il car seul on va vite, ensemble on va plus loin. Les participants ont ainsi travaillé sur une des stratégies phares de la PAMAC pour pousser les organisations mutualistes membres à avancer avec les mêmes approches : l’harmonisation des outils de gestion.
Une commission thématique permanente à la PAMAC, organe dénommé Gouvernance et Outils de gestion, a présenté son rapport sur la nécessité d’harmonisation des approches et outils de gestion de mutuelles sociales en santé. Lors des assises de Kinshasa, les participants ont fait des amendements au rapport présenté et a été validé en Assemblée Générale de la PAMAC à la même occasion.
Les Leaders de la PAMAC tablent sur une professionnalisation de toutes les mutuelles sociales de la région. Et pour plus de portabilité de la mutuelle de santé, et conscient des enjeux de l’Afrique notamment en ce qui est de l’intégration des peuples, l’enjeu en vue est une inter mutualité au niveau régional. Les leaders mutualistes y croient en ayant à l’esprit la résolution des Etats à faciliter la libre circulation et le droit d’établissement des personnes, tout en assurant la sûreté et la protection de leurs populations, en établissant un espace de liberté, de sécurité respectueuse des droits humains, tel que ressort dans le visa du Protocole révisé instituant la Communauté Economique des Etats d’Afrique centrale.
A cet effet, les mutualistes plaident aussi pour une norme régionale sur la protection sociale en santé afin de mettre en place des systèmes de couverture santé universelle équitables,

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